Pour les personnes intéressées par un voyage sur les lieux des débuts de la Réforme, la visite de Wittenberg vaut le déplacement. La Schlosskirche (l’église du Château), la Maison de Luther, la Maison de Mélanchton, la Maison des Cranach, la Stadtkirche (la mère des églises de la Réforme) nourrissent la réflexion et permettent de donner de l’épaisseur à ce bouleversement extraordinaire dans l’histoire de l’Eglise.
Sur place, une seule guide francophone est actuellement à disposition via l’Office du tourisme (voir ci-dessous). Par ailleurs, Thomas Glaubig, un guide chrétien qui a connu la persécution durant la période de l’Allemagne de l’Est, propose des visites originales en allemand et en anglais. L’occasion à la fois de découvrir le message de Luther et l’expérience d’un chrétien qui a vécu sa foi sous le régime communiste.
Après Wittenberg, Weimar et Eisenach
Si vous faites le déplacement en voiture ou en train, il vaut la peine, après deux jours à Wittenberg, de redescendre sur Weimar et de visiter dans l’Eglise Saint-Pierre et Paul le retable de Lucas Cranach le Jeune. Cette œuvre magnifique de la famille qui a fait les « relations publiques » de Luther et de la Réforme, retrace l’épopée des débuts du protestantisme.
Un passage par le camp de concentration de Buchenwald sur les hauts de Weimar nourrira une réflexion sur les horreurs de la Shoah et de la persécution des minorités, qu’elles soient chrétiennes confessantes avec Dietrich Bonhoeffer, témoins de Jéhovah, homosexuelles ou tziganes.
Sur le chemin du retour, s’arrêter à Eisenach permet de découvrir la Wartburg, cette forteresse où Martin Luther a été mis à l’écart au plus chaud des débuts de la Réforme. Il y a traduit le Nouveau Testament en langue allemande, l’une de ses œuvres majeures pour le protestantisme germanophone et pour la culture allemande.
Terminer sur Bach !
Dans la ville d’Eisenach elle-même, un passage par une autre Maison de Luther, un musée consacré à la traduction de la Bible, et par le Musée Jean-Sébastien Bach vaut la peine !
Voilà de quoi nourrir une petite semaine de vacances en Saxe-Anhalt et en Thuringe pour ceux que l’histoire chrétienne intéresse. Un prérequis tout de même : un bagage en allemand ou en anglais aidera le francophone qui, la plupart du temps, ne peut compter que sur des explications dans sa langue via de petits guides papiers, mis à disposition par les musées.
Serge Carrel de retour de Wittenberg