Gandhi Marinova est décédée le 30 octobre 2023, à l’âge de 93 ans. L’enterrement a eu lieu le 6 novembre au cimetière de Corsier-sur-Vevey et a été suivi d’un culte de reconnaissance dans les locaux de l’Eglise évangélique « La Passerelle » (FREE), à Vevey.
Gandhi Marinova est née en Bulgarie. Son prénom était Lazaria, et l’origine de son surnom – Gandhi – reste mystérieuse. Elle a perdu ses parents peu de temps après sa naissance. Elle a été recueillie par une infirmière et sage-femme suisse alémanique qui l’a élevée en Suisse. Elle a découvert le canton de Vaud alors qu’elle était jeune fille au pair.
Gandhi a reçu une éducation chrétienne et s’est engagée dans la foi lors d’un camp de la Ligue pour la lecture de la Bible. Après avoir suivi des études d’infirmière, de sage-femme et de médecine tropicale, elle a fréquenté l’Institut biblique et missionnaire Emmaüs durant une année et a également appris le portugais.
L’infirmière a ensuite travaillé 20 ans en Angola, d’abord dans une léproserie, puis dans un dispensaire qui est devenu un hôpital. Plus tard, elle s’est engagée durant 15 ans en Guinée Conakry, avec l’Alliance missionnaire évangélique.
Mais, Gandhi Marinova est surtout connue pour ce qui s’est passé entre ces deux engagements missionnaires : son enlèvement, en 1977, par des combattants de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA), l’un des mouvements qui ont combattu lors de la guerre civile de 1975-1991.
Otage durant plus de six mois
La captivité de Gandhi Marinova a commencé brutalement, en pleine nuit : l’hôpital qu’elle dirigeait a été attaqué, et elle a été obligée de partir brusquement, sans même avoir eu le temps de prendre des chaussures et ses lunettes. Ensuite, pendant plus de six mois, elle a été contrainte de parcourir à pied quelque 3200 kilomètres. Elle a connu les marches interminables, la faim, le froids, la fatigue, la maladie, le désespoir, la morsure d’un serpent, le danger des balles perdues et des machettes. Elle a également expérimenté la présence et la providence de Dieu : une bible, des lunettes, un morceau de savon, une bouteille de miel, une patate douce, une main tendue pour traverser un fleuve, un champ de fleurs le jour de son quarante-huitième anniversaire...
A son retour en Suisse, Gandhi Marinova s’est établie à la Tour-de-Peilz. Elle a eu l’occasion de raconter ses expériences africaines riches et difficiles, et d’encourager ainsi de nombreuses personnes. « Dieu a recyclé tout ce que cette femme a vécu de difficile en un puissant témoignage qui a édifié beaucoup de chrétiens, fait remarque le pasteur Jean-Blaise Roulet, qui a conduit le culte de reconnaissance. Au volant de sa petite Toyota Yaris, Gandhi a pris la route afin de répondre à de nombreuses invitations. Son épreuve initiale est devenue une source de foi et de confiance pour d’autres ! » Et, à titre personnel, le pasteur précise : « Gandhi avait beaucoup de gentillesse et de sens de l’humour. C’était un bonheur de la visiter ! »
L’histoire de Gandhi Marinova a été relatée par Flora Quintin dans « Histoires d’otages », parue en 1994 aux Editions RDF.
Pour aller plus loin : « Gandhi Marinova : enlevée en Angola pour mieux combattre en Guinée » : https://lafree.ch/myfreelife/portrait/gandhi-marinova-enlevee-en-angola-pour-mieux-combattre-en-guinee