Le 1er juillet 2017, un millier de chrétiens se sont rassemblés sur la Place fédérale, à Berne, pour proclamer « #noussommesJS ». Il s’agissait de dire que les organisations chrétiennes de jeunesse tiennent à poursuivre leur collaboration avec le programme Jeunesse et sport (J+S) de l’Office fédéral du sport. Les Suisses allemands se sont mobilisés, spécialement les scouts évangéliques « Jungscharen » ; les Suisses romands sont restés mollement chez eux.
En 2015, l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) avait décidé de cesser de verser des subventions à 18 œuvres chrétiennes au service de la jeunesse, arguant que leur travail était un prétexte pour faire du prosélytisme. En 2017, l’Office fédéral du sport (OFSPO) a décidé d’exclure une dizaine d’organisations du programme J+S pour les mêmes raisons. Mais il reste ouvert à des négociations. Les organisations touchées par ces décisions ont réagi diversement. Certaines se battent et tentent de ne rien lâcher. D’autres sont prêtes à tourner la page, à se retrouver à la fois plus indépendantes et plus pauvres.
La fin de la collaboration serait plus qu’un gâchis
La fin des subventions de l’OFAS a été un coup très dur pour plusieurs organisations chrétiennes de jeunesse. Mais la fin du partenariat avec J+S serait plus grave. En effet, il marquerait la fin d’une collaboration fructueuse. « Jeunesse et sport a toujours exprimé beaucoup de reconnaissance envers les œuvres chrétiennes pour leur travail, relevant la qualité de l'offre chrétienne, fait remarquer Michaël Mutzner, secrétaire général adjoint du Réseau évangélique suisse (RES). Dans le canton de Vaud, c'est même le Cycle formation jeunesse (Cyfoje) qui était jusqu'à présent l'organe officiel de formation de J+S ! » Le Cyfoje est un organe de formation de sensibilité évangélique.
La fin de la collaboration avec J+S serait donc plus qu’un gâchis. Elle priverait les organisations chrétiennes de jeunesse d’un précieux label de qualité et de respectabilité. La « Table ronde » autour de laquelle elles négocient avec les autorités suisses est donc lourde de conséquences. La réussite de cette négociation déterminera le climat dans lequel ces organisations vont pouvoir continuer d’exercer leurs différents ministères. A nous donc de les soutenir… jusqu’à Berne s’il le faut !
Claude-Alain Baehler