Certaines Eglises évangéliques vaudoises émettent des réserves pour signer la Déclaration liminaire qui ouvre le processus de reconnaissance d’intérêt public des évangéliques. Notamment parce qu’elles craignent une intrusion trop marquée de l’Etat dans la vie des Eglises.
Une situation qui se précarise
Face à la question des relations Eglises-Etat qui devrait se reposer bientôt pour l’ensemble des Eglises, n’est-il pas indispensable – paradoxalement ! – d’avoir une relation établie avec l’Etat pour participer de manière pleine et entière à ce débat ? La conseillère d’Etat Béatrice Métraux le relevait lors de ses conférences « Reconnaissance des communautés religieuses : état de la situation » en mars dernier : moins de 60% de la population vaudoise déclare faire partie de l’une des deux Eglises reconnues de droit public, la réformée ou la catholique romaine. Un brin alarmiste à l’endroit des représentants de ces deux Eglises, la conseillère d’Etat soulignait une certaine précarité de leur situation au vu du soutien populaire décroissant dont elles bénéficient.
Défendre un modèle de séparation
Le moment venu, si les évangéliques sont reconnus d’intérêt public, ils pourront participer de plain-pied à ce débat et défendre un certain modèle de relations Eglises-Etat et de laïcité ouverte, dont ils sont porteurs depuis le Réveil de Genève au début du XIXe siècle. Notamment au travers de « réveillés » comme le Vaudois Alexandre Vinet qui, dès les années 20 du XIXe, plaidait pour la liberté de conscience et la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Concrètement, les évangéliques pourraient alors promouvoir une « séparation collaborante », notamment au travers de la mise en place d’aumôneries confessionnelles et non laïques, notamment au travers de la construction d’un dialogue interreligieux promouvant la paix entre communautés.
Directement concernés par ce débat, les évangéliques seraient certainement plus efficaces en étant au bénéfice de la reconnaissance d’intérêt public. Ne le pensez-vous pas ?