Une plateforme interreligieuse vaudoise est née

Gabrielle Desarzens vendredi 25 janvier 2019 icon-comments 3

Une nouvelle plateforme interreligieuse est née jeudi 24 janvier dans le canton de Vaud. Son but : permettre à ses responsables institutionnels de mieux se connaître, de réfléchir ensemble et d’agir d’une même voix. Olivier Cretegny, président de la Fédération évangélique vaudoise (FEV), en fait partie.

La plateforme interreligieuse née le jour de l’indépendance vaudoise regroupe les trois communautés religieuses reconnues par la Constitution du canton, soit les réformés, la communauté israélite et les catholiques romains. S’y ajoutent les Anglicans et catholiques chrétiens qui sont engagés ensemble dans le processus de reconnaissance d’intérêt public. Puis les musulmans et les évangéliques, qui représentent chacun entre 4,5 et 5% de la population vaudoise selon des statistiques fédérales, et qui ont, eux aussi déposé leur dossier en vue d’être reconnus d’intérêt public. « On attend encore de leur part la déclaration liminaire signée », indique Eric Golaz, délégué aux affaires religieuses.

Espace institutionnel

Les six différents partenaires pratiquent déjà le dialogue interreligieux notamment à la Maison de l’Arzillier à Lausanne depuis une vingtaine d’années. Mais s’y réunissent des personnes « qui ne représentent qu’elles-mêmes », exprime Line Dépraz, conseillère synodale de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). « Le nouvel espace créé est un lieu institutionnel, où l’on pourra parler du vivre-ensemble et des questions qui fâchent, en réfléchissant aussi à des discours communs en cas de stigmatisation d’une communauté par exemple », poursuit-elle. L’un des éléments déclencheurs de la démarche a d’ailleurs été la profanation du carré musulman à Lausanne en octobre 2017.

Parole commune

La réactivité commune quand une actualité appelle à une prise de position officielle et concertée de la part des différentes communautés est bien l’un des objectifs de la nouvelle plateforme. « On réfléchit d’ailleurs à un événement fort qui nous donnera une première visibilité le 16 mai prochain, à l’occasion de la Journée internationale du vivre-ensemble en paix initiée par le cheikh Khaled Bentounes », indique Olivier Cretegny de la FEV. Non sans ajouter que le partage vécu en amont de la création de cette plateforme a été très riche : « C’est à chaque fois l’occasion de mieux se connaître, car on fonctionne souvent chacun dans son monde. » Sandrine Ruiz, présidente de l’Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM), lui fait écho en indiquant que les différents partenaires « ne se connaissent pas suffisamment ».

Les évangéliques bientôt partenaires de l’Etat

En ce qui concerne la reconnaissance d’intérêt public des évangéliques, certaines églises engagées dans le processus sont encore dans l’indécision. « Mais notre dossier est déposé et nous renverrons de toute façon notre déclaration en mars avec celles qui auront signé », déclare Olivier Cretegny.

D’autres communautés religieuses comme les adventistes et les orthodoxes ont d’ores et déjà exprimé leur intérêt à la démarche.

Gabrielle Desarzens

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3 réactions

  • Jean-Claude Vuffray vendredi, 25 janvier 2019 13:55

    On a l’impression que cette information colle avec la semaine de l’unit En train de se vivre, mais elle nous semble totalement irréelle, car qui peut croire que l’on va trouver un terrain de communion avec les adeptes d’Allah et de Bouddha, ou autre idole ... Aurait-on oublié notre histoire et ses fondements ? Je prends note de cette info avec grande déception de voir certaines personnes cautionner de telles démarches !

  • Jacques-Antoine Pfister samedi, 26 janvier 2019 17:03

    Je souscris aux propos de Monsieur Vuffray.
    Je souscris aux propos de M. Vuffray. Souvenons-nous de l'ouvrage de Jacques Ellul: " Islam et judéoéchristianisme" dans lequel il démontre l'incompatibilité entre la foi chrétienne et l'Islam en particulier. Rappelons-nous aussi des propos de Alija Izetbegovic, ex-président bosniaque "Il n'y a pas de paix ni de coexistence entre la religion islamique et les institutions sociales et politiques et non-islamiques". Écoutons sur YouTube les déclarations du Père Henri Boulade, jésuite syrien, vivant en Egypte, donc fort bien placé pour s'exprimer sur le sujet: il n'y a pas de dialogue soi-disant religieux possible avec l'Islam car ceci est incompatible avec l'essence-même de cette mouvance qui est hégémonique et intolérante par essence. Pourquoi, nous qui avons le privilège de connaître le seul vrai Dieu, ferions-nous des concessions à l'islam ? Notre rôle est d'être témoins de Christ qui veut que tous les hommes soient sauvés; mais il n'y a pas d'autre nom sous le ciel par lequel nous puissions êtres sauvés. Or ce nom,. celui de Jésus, est une abomination pour l'islam. Aimons les musulmans et travaillons à leur salut en Jésus-Christ. Cette mission ne peut être celle d'une plateforme interreligieuse qui ne peut avoir comme fruit que des compromis mous, étrangers à l’Évangile qui ne peut être que radical.

  • Jacques-Antione Pfister dimanche, 27 janvier 2019 21:06

    En relisant mon texte d'hier, je veux faire une correction et apporter une commentaire. La citation correcte de Alija Izetbegovic est: " Il n'y a pas de paix ni de coexistence entre la religion islamique et les institusions sociales et politiques non-isalmiques" (cité dans Elie BARNAVI : 'Les religions meurtrières'). Le nom de Jésus est une abomination pour les musulmans pas lorsqu'ils le considèrent comme un prophète d'Allah, mais lorsqu'il est considéré comme ce qu'il est: Dieu le Fils. Lorsque nous habitions à Ouagadougou, nous croisions souvent un camion , un vieux Saurer..., sur lequel était écrit en immenses caractères: Allah n'a pas de fils. cqfd

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