La FREE signe une convention avec l’Aumônerie de l’armée

jeudi 24 juin 2021

Le 4 juin 2021, la FREE a signé une convention de collaboration avec l’Aumônerie de l’armée suisse. Désormais, il sera donc possible à des « personnes adéquates » d’être incorporés comme aumôniers militaires (1).

Le vendredi 4 juin 2021, deux représentants de la Fédération romande d’Eglises évangéliques (FREE) se sont rendus au bureau de l'Aumônerie de l'armée, à Thoune, pour signer une convention de collaboration intitulée : « Déclaration de consentement pour partenaires ». Philippe Thueler, secrétaire général de la FREE, et Marc Gallay, vice-président du Bureau de la Rencontre générale de la FREE, ont apposé leur signature à côté de celle du capitaine aumônier Stefan Junger, chef de l’Aumônerie de l’armée, auparavant pasteur réformé à Thoune.

La signature a été précédée de deux heures de discussions avec une délégation constituée des capitaines aumôniers Stefan Junger, Noël Pedreira et Samuel Schmid. Bien que la convention ait été négociée et rédigée avant cette rencontre, les signataires ont désiré prendre le temps de faire connaissance et de préciser certains points concernant l’état d’esprit et les conditions dans lesquelles la FREE pourra désormais proposer des personnes comme aumôniers dans l’armée.

Un aumônier militaire est appelé à intervenir lors de « situations problématiques », mais pas seulement ! Il doit aussi être présent dans le quotidien de la troupe. Il doit également être la personne de contact de tous les militaires de sa zone de responsabilité, de la recrue et du soldat, jusqu'au commandant.

Le chef de l’Aumônerie de l’armée, Stefan Junger, a rappelé que, en Suisse, les affaires religieuses sont de la compétence des cantons ; la Confédération, quant à elle, ne reconnaît pas de communautés religieuses. Ainsi, l’armée organise son service d’aumônerie de manière indépendante.

Les compétences, avant tout

« L’armée est pragmatique, et ça me plaît, explique Stefan Junger. Lorsqu’elle a besoin d’un cuisinier ou d’un mécanicien, elle cherche des gens compétents, peu importe d’où ils viennent. Et c’est la même chose avec l’aumônerie ! Mais il est sage de passer par des institutions qui peuvent nous recommander des personnes compétentes. C’est à cela que sert une convention de partenariat. »

Actuellement, l’Aumônerie de l’armée a signé treize conventions de partenariat, en particulier avec les trois Eglises « nationales », celles qui ont généralement des liens structurels avec les cantons : l’Eglise catholique romaine, l’Eglise catholique chrétienne et les Eglises réformées. Mais l’Aumônerie n’a ni l’obligation, ni l’intention, de se limiter à ces Eglises.

« L’aumônerie n’est pas l’Eglise de l’armée, précise le capitaine aumônier Noël Pedreira. Elle n’est pas là pour transmettre la foi ou des normes, mais pour assurer une assistance spirituelle aux militaires et les accompagner là où ils en sont, quelles que soient leurs convictions. L’armée est intransigeante à ce sujet. Du reste, très peu de militaires ont recours à nos services pour poser des questions d’ordre théologique. » Il se trouve que les aumôniers sont souvent des théologiens, des pasteurs ou des prêtres, mais c’est avant tout leur savoir-être qui est important, et leur vision de l’être humain inspirée par l’Evangile qui est appréciée.

L’aumônerie n’est pas de l’évangélisation

Ainsi, des Eglises qui voudraient proposer des aumôniers dans le seul but d’évangéliser ne pourront pas collaborer avec l’Aumônerie de l’armée. Stefan Junger précise : « Ce que nous attendons de nos partenaires, ce n’est pas qu’ils soient d’accord en toutes choses avec l’armée, mais qu’ils puissent accepter sans réserve son fonctionnement et s’y soumettre ». En pratique, un aumônier militaire ne cache pas son arrière-plan ecclésial, mais ce n’est pas cela qui doit prédominer dans son travail.

« Une fédération d’Eglise n’a pas la même manière de communiquer que l’armée, a fait remarquer Samuel Schmid. La raison d’être de la FREE – « Ensemble pour partager l’amour de Jésus-Christ avec chacun » – est-elle compatible avec un engagement dans l’Aumônerie ? Pour Philippe Thueler, cette compatibilité existe, d’autant plus que la raison d’être de la FREE mentionne « partager l’amour » et non « partager le message » : « Cela nous donne la marge nécessaire pour rencontrer l’autre au nom du Christ et le reconnaître pleinement dans son humanité. Lorsque nous procéderons à l’évaluation des candidats, nous prendrons soin de clarifier cette dimension spécifique de la relation ». « Dans nos Eglises, nous réapprenons à être ‘amis des gens’, sans arrières pensées, renchérit Marc Gallay. Je pense que bon nombre de nos pasteurs peuvent entrer dans ce projet de collaboration avec l’Aumônerie de l’armée.

Claude-Alain Baehler

 

Note
(1) Ce texte est un concentré de l’article à paraître dans le prochain numéro du journal Vivre (www.vivre.ch).

  • Encadré 1:

    L’Aumônerie de l’armée suisse

    Traditionnellement, dans l’ancienne Confédération d’avant 1848, des aumôniers accompagnaient les troupes au combat. Le service d’aumônerie militaire actuel prend ses racines dans l'organisation militaire de 1874. A cette époque, des postes d'aumôniers pour les régiments d'infanterie et les hôpitaux de campagne ont été créés, mais seulement en temps de guerre. En 1883, les aumôniers ont obtenu leur incorporation, avec le grade de capitaine. Les aumôniers étaient recrutés dans les trois Eglises « nationales », c’est-à-dire partenaires officielles de l’Etat : l’Eglise réformée, l’Eglise catholique romaine et l’Eglise catholique chrétienne.

    « La question de l’assistance spirituelle ne se pose plus comme par le passé, explique le capitaine aumônier Noël Pedreira. Par le passé, l’aumônier organisait des services religieux et veillait à ce que la troupe accomplisse ses ‘devoirs religieux’. Il avait aussi une fonction de soutien moral, spirituel et social. Aujourd’hui, l’aumônerie n’est pas une prolongation de l’Eglise à l’armée, mais un service qui apporte une assistance spirituelle aux militaires. »

    « Beaucoup d’armées étrangères se sont dotées d’aumôneries confessionnelles, précise le capitaine aumônier Stefan Junger. Mais, en Suisse, une seule aumônerie militaire est au service de toutes et de tous. Du coup, elle doit être adéquat pour chaque militaire qui fait appel à ses services, quel que soit son arrière-plan religieux. »

  • Encadré 2:

    Le Réseau évangélique suisse à ouvert la voie

    Pendant de nombreuses années, des contacts ont eu lieu entre le Réseau évangélique suisse (RES) et l’Aumônerie de l’armée. Mais, dernièrement, c’est l’armée qui s’est adressée à « Freikirchen.ch », l'organisation faîtière des Eglises libres et des communautés évangéliques de Suisse allemande, et au RES.

    Les discussions préparatoires entre l’Aumônerie de l’armée, Freikirchen.ch et le RES ont permis d’établir une base d’accréditation unique pour toutes les fédérations d’Eglises évangéliques. Ensuite, les fédération d’Eglises membres des deux faîtières peuvent présenter des candidats.

    Actuellement, en Suisse romande, quatre fédérations d’Eglises évangéliques ont signé une convention de collaboration avec l’Aumônerie de l’armée. Il s’agit des Eglises évangéliques apostoliques, de l’Action biblique, des Eglises évangéliques de réveil et de la Fédération romande d’Eglises évangéliques (FREE).

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