Extrémisme religieux en Afrique : pour Augustin Ahoga « il faut à nouveau évangéliser les Africains »

jeudi 29 avril 2021

La question de l’extrémisme religieux est un sujet d’actualité dans une Afrique fortement menacée par le djihadisme. Cela suscite des questionnements sur le rôle des chrétiens en pareil contexte. Pour Augustin Ahoga, pasteur et enseignant au Bénin, la montée de l’extrémisme religieux participe de l’abandon des valeurs culturelles africaines par les chrétiens. Ceux-ci développent une peur qui les empêche d’aborder avec un autre regard les djihadistes. Pour atteindre ces personnes à la vie généralement stigmatisée, le chrétien a besoin de formation et d’entrer dans un authentique discipulat à la suite de Jésus de Nazareth.

Augustin Ahoga était l’un des intervenants de Lomé 3, un rassemblement de professionnels des médias d’Afrique francophone, organisé par le FOMECAF et Radio Réveil en novembre dernier.

Comment voyez-vous le rôle des chrétiens dans un contexte où l'extrémisme religieux est en train de grandir ?

Le rôle des chrétiens est déterminant, parce que le message que Dieu nous a confié c'est d'être « sel et lumière ». Le rôle du sel, dans notre contexte africain, est double. Il doit donner du goût et conserver contre la corruption. La lumière a pour rôle d’éclairer et de dissiper les ténèbres. Nous enseignons donc en utilisant ces deux symboles, parce que notre pensée en Afrique est symbolique.

Qu'est-ce que cela signifie dans un contexte où l'extrémisme religieux, l'islamisme, est en train d’augmenter son influence dans de nombreux pays ?

L’extrémisme religieux se développe, parce que les religions du livre véhiculent une approche de compétition et de destruction de la culture africaine et des religions africaines. Traditionnellement, les Africains s'associent et se mettent ensemble. Dans mon pays, le Bénin, des extrémistes nigériens ont demandé aux musulmans béninois pourquoi ils n’étaient pas agressifs. Les musulmans ont répondu : « Ici, nous partageons la même culture. Nous sommes de la même ethnie. Dans notre tradition, on ne sépare pas en fonction de la religion. C’est contre la tradition. C'est contre l’ancestralité. » Voilà pourquoi il n'y a pas d’extrémisme religieux au Bénin.

Mon pays est le siège du vaudou. Là où la religion africaine est très forte, les valeurs africaines de protection et d'identité annihilent l'agressivité. Les religions africaines favorisent plutôt la cohésion sociale et le rapprochement, parce qu’elles sont basées sur le vivre ensemble.

Vous êtes vous-même chrétien. Faites-vous un plaidoyer pour un retour de tous aux Religions traditionnelles africaines ?

Non ! J'aime utiliser ce que mon président de la République dit : « Je ne veux pas faire la promotion du vaudou, mais je veux faire la promotion de la « culture vaudou » et de ses valeurs africaines. » Parmi celles-ci, il y a tout d’abord la gérontocratie. La personne âgée a de la valeur et doit être respectée. La deuxième valeur, c'est l'hospitalité. Tout le monde reconnaît qu’en Afrique l’hospitalité est légendaire. On se demande pourquoi nous avons perdu cela… L'hospitalité reconnaît dans l'autre son frère et accorde de la valeur à l'étranger. Une fois que vous quittez votre contexte de vie habituel, dans notre mentalité, vous êtes en danger. Là où vous arrivez, ceux qui sont dans leur contexte de vie vous accueillent. C'est pour cela que la société africaine accorde de la valeur à l’étranger. On lui trouve de la place et on prend soin de lui. Ces valeurs ont volé en éclat dans la rencontre des cultures et des religions du livre, parce que ces religions ont dit : « Vos valeurs culturelles sont diaboliques. » A mon sens, il faut faire la promotion des valeurs présentes dans les cultures africaines, qui favorisent la cohésion sociale.

Comment faites-vous un lien entre ces valeurs traditionnelles africaines et la foi chrétienne dans un contexte de lutte contre l'extrémisme religieux ?

Aujourd’hui, les juifs qui se sont tournés vers Jésus et qui le reconnaissent comme Messie, s’appellent « juifs messianiques ». Pourquoi ont-ils gardé cette manière de se décrire ? Parce qu’ils reconnaissent que, dans le judaïsme, il y a des valeurs qui ne sont pas incompatibles avec la foi chrétienne. Ces valeurs, il importe de les garder. En tant que théologien et anthropologue, il me semble possible de dire que nous sommes des « Africains chrétiens ». A mon avis, il y a des valeurs africaines qui, si on les laisse tomber, ne nous permettent pas de bien servir le message chrétien. C'est pour cela que je dis : « Dieu n'est pas contre la culture. Il est présent dans notre culture, avant même que nous recevions le message venu de l’Occident. Sa présence dans notre culture a laissé des traces qu'il faut sauvegarder et qui vont permettre aux valeurs chrétiennes d’être bien vécues dans notre contexte de pauvreté économique. » Pour moi, il n'y a pas d'incompatibilité, c'est le contraire qui ne marche pas !

Qu’apporte Jésus dans un contexte marqué par les valeurs ou les religions africaines ?

Le Christ apporte la dignité de l'humain, une valeur que l'histoire mondiale ou l'histoire africaine a transformée de manière négative. Si le Christ entre dans notre culture, il nous permet de voir ce qui, dans notre culture, est contraire aux valeurs profondément humaines.

La personne du Christ vient restaurer certaines valeurs en lien avec la dignité humaine fondamentale, qui étaient déjà contenues dans la culture africaine…

Il y a beaucoup de « théologiens de la restauration » : des personnes qui pensent que c'est de cette manière qu'il faut désormais amener l'Évangile. Le christianisme tel qu’il a été développé ailleurs ne peut avoir la même influence en Afrique. Il faut amener Jésus dans notre monde. En Afrique, il y a une relation entre Dieu et le cosmos. Il y a, par exemple, des traditions africaines qui exigent la conservation de la nature, donc l’interdiction de la destruction des forêts. C’est dire que la mission devrait considérer et sauvegarder les valeurs africaines, qui prédisposent à la compréhension de l’Évangile. C’est le fait de faire table rase qui a été le problème. Sinon, le christianisme serait aujourd’hui profondément enraciné en Afrique. La faute qui a été commise, c’est d’avoir demandé d’abandonner notre culture pour embrasser la culture occidentale que nous ne maitrisions pas. Les missionnaires ayant compris Christ dans leur culture ne nous ont pas aidés à en faire autant. Au contraire, les Africains ont été incités à abandonner leur culture au profit du christianisme. Et dès lors, nous avons connu une double crise d’identité. Nous sommes « hybrides », partagés entre notre identité perdue et celle, occidentale, que nous ne connaissons pas. C’est pourquoi nous pensons qu’il faut à nouveau présenter l’Évangile en Afrique.

Évangéliser à nouveau, non pas seulement l’Afrique, mais peut-être aussi les Églises chrétiennes africaines ?

Oui effectivement, c’est l’Église en tant que rassemblement de personnes qu'il faut restaurer. Quand elle est restaurée et qu'elle rencontre Jésus, elle devient disciple. Ce que Christ apporte et qui est absent dans les religions africaines, c’est le bannissement de la peur de l’environnement.

Vous pensez donc à plusieurs « religions endogènes », comme vous dites, qui véhiculeraient cette peur ?

Certainement, car quand on dit que Christ est la révélation ou que la Bible est la révélation, c’est parce qu’ils révèlent des insuffisances ou les choses qui ne marchent pas dans ce qui existe. A mon avis, les Religions traditionnelles africaines fonctionnent sur le registre de la peur : le monde serait peuplé d’esprits qui seraient partout et les gens ont donc peur de leur environnement. Christ vient dans ce contexte pour dire qu’il y a un seul Dieu. C’est une grande restauration de l’être humain, quand ce dernier comprend que l’environnement ne regorge pas de forces qui s’opposent à lui. Il va plutôt en faire un moyen de satisfaction. Alors que, sans la nouvelle compréhension de l’environnement proposée par le Christ, l’être humain a peur d'aller cultiver des endroits fertiles, parce qu'on dit qu’un « vaudou » s’y trouve. Christ restaure l’humain africain en le délivrant de la peur inspirée par les « religions endogènes ». Lorsque quelqu'un vit dans la peur, il ne peut se développer.

Outre ces deux volets, y-a-t-il d’autres dimensions que le Christ peut également restaurer ?

Oui, le Christ restaure aussi la famille. Dans la culture africaine contemporaine, la famille comme socle de la société a été désarticulée, voire disloquée. Le Christ stimule la restauration de cette communauté. Aujourd’hui, le christianisme occidental prône l’individualisme. Or le Nouveau Testament présente les chrétiens comme une communauté. Le christianisme occidental individualise le péché et oublie ses conséquences communautaires. Pourtant, en reconnaissant l’influence du mal commis par un seul individu sur toute la communauté, on veille les uns sur les autres. C’est un mécanisme naturel. Quand on est conscient des répercussions sur les autres du mal commis par une seule personne, on veille sur tous. C’est ce qui permet de garder l’homme dans son environnement. Christ vient pour nous aider à dire que la restauration familiale est fondamentale. On dit dans notre culture : l’individu n’est pas sorti de l’arbre, mais d’un environnement, d’une lignée qu’il faut développer. C’est pourquoi, à mon sens, la restauration de la famille est fondamentale. Et l’équilibre d’un individu profite à toute la société.

Le djihadisme dont on parle aujourd’hui naît de l’incertitude et de la détresse matérielle criante dans les maisons. Un individu confronté à une situation pareille se révolte en voyant d’autres personnes vivre dans un luxe provocateur. Pourtant, si la personne a un équilibre familial, elle respectera les valeurs de cet équilibre en accord avec la mentalité africaine qui incite au contentement. En effet, en Afrique, même quand on est pauvre économiquement parlant, on est équilibré et on ne compare pas sa vie à celle des autres. Il y a comme une acceptation de sa condition telle qu’elle est. On oublie souvent cette dimension économique du djihadisme, qui se développe dans un contexte de pauvreté, de domination et qui crée de la révolte parmi les pauvres. Ils se demandent pourquoi leurs biens ont été pillés et pourquoi ils ont été appauvris au profit d’autres personnes.

De formation, vous êtes économiste. Ne réduisez-vous pas le phénomène du djihadisme à une sorte de rébellion contre des injustices économiques ?

Non, c'est parce que je prends en compte l'histoire. L'Afrique a subi l'esclavage, puis la colonisation. Au niveau de l'esclavage, on nous a fait croire que nous ne sommes pas des humains. Il y a eu la controverse de Valladolid et cette fameuse hiérarchisation des âmes. L’âme humaine authentique est blanche, la moins humaine est indienne, et l’âme africaine est « sauvage ». C’est pourquoi on nous appelle des « sauvages » et nos religions sont taxées de « primitives ». Et on l’a hérité. Ces Africains devenus djihadistes l’ont aussi accepté, mais finissent par se révolter. C'est pourquoi, à mon avis, il faut prendre en compte l'histoire.

L'esclavage a fait croire aux Africains qu’ils sont des « sauvages ». Pourtant, quand ils sont dans les mêmes conditions d’étude que les Blancs, par exemple, ils rivalisent facilement.

Le deuxième élément historique qui alimente le djihadisme, c'est le fait que la colonisation est venue avec la « glottophagie », l’effacement des langues africaines. Si l’Africain est un « sauvage », alors sa langue n’a pas de valeur. Il faut donc l’abandonner pour adopter celle des civilisés. C'est pourquoi aujourd'hui le peuple africain n’a pas une identité. On m’appelle « Africain francophone », et je n’ai pas de langue qui me soit propre. Par mes recherches, j’ai dû apprendre de nouveau ma propre langue. Voilà pourquoi je peux mieux comprendre les réalités africaines. Celui qui n’a pas fait ce chemin ne le peut pas. Il vit l’« hybridisme ». Au niveau de son identité, il ne s’y retrouve pas. Il va tantôt à gauche tantôt à droite. Il n’est pas équilibré et ne peut pas se développer. Le chrétien africain devient un agent de développement, lorsqu’il se libère de son héritage historique et colonialiste.

Aujourd’hui on parle beaucoup de cet extrémisme religieux qui se développe au Burkina Faso, au Niger et au Mali. Comment voyez-vous le rôle des chrétiens dans ce contexte ?

Si les djihadistes étaient uniquement religieux, ce serait autre chose. On oublie la dimension politique et économique du djihadisme, notamment en lien avec le Nord. Où les djihadistes trouvent-ils des armes, alors que l’Afrique n’a pas d’usines d’armement ? Le problème n’est pas que religieux. Le Bénin, par exemple, dont le sous-sol est peu riche ne fait pas face au djihadisme. Le Mali et le Niger, eux oui : ils ont de l’or et de l’uranium. Ces aspects sont à considérer lorsque la question des djihadistes est abordée. Il faut faire appel à une approche multidimensionnelle. En tant que chrétien, nous devons considérer le djihadiste comme un homme, créé par Dieu, et dont les actions peuvent être motivées par la famine. Il a besoin de se sentir aimé et rassuré, et que des chrétiens lui rappellent l’amour de Dieu et le convainquent que sa vie n’est pas si mauvaise que dans la caricature qu’en proposent les médias. Voilà le rôle du chrétien en situation de dialogue avec le djihadiste.

Pour vous, les différentes formes de dialogue - le dialogue du vivre ensemble, le dialogue interreligieux, intellectuel ou même existentiel - sont-elles importantes ?

Bien sûr, le dialogue est biblique. Il est basé sur l’amour. C’est pourquoi le chrétien doit l’adopter. Le djihadiste, comme tout humain, est lui aussi à l’image de Dieu. Cette image a juste été corrompue et affectée. Le rôle du chrétien à ce niveau est d’amener le vis-à-vis à restaurer l’image de Dieu. Cette étape franchie, le djihadiste peut donc mieux apprécier l’amour de Dieu et décider de marcher désormais en nouveauté de vie, loin de la révolte et de la rébellion. C’est pourquoi il faut trouver des solutions sociales et non verbales. Le djihadiste est dans une posture de destruction. En allant vers lui, le chrétien doit s’armer du langage de l’amour et non se présenter pour le contrer. C’est le principe de la lutte non violente, comme on le retrouve dans l’évangile de Matthieu (5.39) : « Si quelqu’un te gifle sur ta joue droite, tends-lui encore l’autre. » Tout combat où les belligérants adoptent une même  violente ne connaît jamais d’issue favorable. Si le chrétien oppose au djihadiste une attitude de paix et d’amour face à la violence, celui-ci se posera des questions sérieuses, qui pourront l’inciter à un changement de méthode. J’enseigne et je recommande vivement la lutte dans la non-violence. Le modèle parfait dans ce sens est la personne de Jésus : face à ses ennemis, il a réagi avec amour et douceur. S’il avait fait appel aux anges pour exterminer tous ceux qui l’ont emmené à la croix, il aurait mené une forme de « djihad »… Mais Jésus a plutôt imploré le pardon divin sur ces personnes qui, selon lui, étaient ignorantes par rapport à leurs actes. De même, le djihadiste ne sait pas ce qu’il fait. Il est incapable de maîtriser les forces économiques, sociales, anthropologiques et historiques sous l’influence desquelles il agit. En tant que chercheur et écrivain africain, mon rôle est de mettre tout cela en évidence. Il faut que ces gens sachent que ceux qui l’incitent à la révolte et à la rébellion sont des étrangers, qu’ils sont à la recherche de ressources naturelles. Le djihadiste est victime de manipulations. Sans ces ressources naturelles, il ne serait pas poussé à la révolte. Tuer ses frères pour satisfaire des personnes qui vivent au loin n’a pas de sens. Toutefois, je ne les oblige pas à adhérer à cette perception des choses. Christ ayant tué la peur chez le chrétien, ce dernier peut mener le dialogue en allant vers ces personnes, sans crainte, selon ce que l’apôtre Paul dit : « Christ est ma vie et la mort m’est un gain » (Philippiens 1.21). Le dialogue existentiel implique la maturité, et c’est sur le chemin du discipulat que cette maturité devient possible.

Les chrétiens africains sont-ils à même d’entendre dans l’Église un tel message aujourd’hui, ou sont-ils enclins à développer, eux aussi, une forme d’extrémisme ?

Non, les chrétiens africains ne peuvent pas entendre ce message. C'est plus fort qu’eux ! Ils n’ont pas marché sur le chemin du discipulat, mais sur celui de la christianisation. Ils ont plus peur que les non-chrétiens des « réalités africaines ». Si les non-chrétiens développent à 75% les « peurs africaines », 100 pour cent des chrétiens ont peur face aux mêmes « réalités ». Les chrétiens ne peuvent pas engager le dialogue, parce qu’ils ont peur. Ils fuient et s’inscrivent dans ce qu’on appelle la « théologie de la fuite ». En Afrique, le chrétien fuit tout : le diable et celui qu’il ne comprend pas. C’est à cause de cela que les intellectuels ne se rendent pas dans leurs villages. Ils craignent d’y être exposés à des pratiques traditionnelles, d’où le développement du phénomène urbain que l’on observe.

La foi en Jésus-Christ ne se clame pas seulement à Cotonou ou dans les grandes métropoles. Il faut aller en témoigner dans les villages, ce qui sera la preuve de l’omniprésence de Dieu.

Le véritable problème aujourd’hui, c’est qu’on ne prêche plus l’omniprésence de Dieu. Cette omniprésence, nous l’avons plutôt attribuée au diable. Lors des rassemblements de chrétiens dans les temples, le premier sujet de prière est de s’attaquer aux démons. Nombre de chrétiens estiment qu’il y a des démons dans le bâtiment-église, chez les féticheurs et même au village. Dans ce contexte, où est Dieu ? La compréhension de l’omniprésence de Dieu a été modifiée. Voilà pourquoi il faut évangéliser à nouveau l’Africain.

Comment tentez-vous de promouvoir cette perspective dans le monde des Églises dans votre propre pays, le Bénin, et dans le reste de l’Afrique francophone ?

Le don que j’ai reçu de Dieu est de créer des systèmes de formation. Au Bénin, j’ai été le premier président de l’Institut biblique du Bénin, un lieu de formation ouvert par les Églises mennonites. J’aime particulièrement le fonctionnement de cet institut biblique, qui consiste à rechercher les besoins de l’Église. Dans cette optique, à l’époque, nous avons proposé de voler au secours des pasteurs qui ont ouvert des Églises sans grande maîtrise des Écritures. Cet institut forme aujourd’hui les leaders de près de 74 dénominations béninoises. Dans ma propre dénomination, j’ai aussi mis en place un système de formation. J’ai été par ailleurs le premier président de l’École supérieure baptiste régionale. Partout où je me trouve, je crée des systèmes de formation qui sont la solution à cette affirmation du Seigneur : « Mon peuple périt faute de connaissance » (Osée 4.6).

Ma propre famille n’y a pas échappé. J’y ai mis en place, de concert avec mon épouse, un mécanisme de formation. Le but est d’anticiper certaines difficultés, notamment le divorce qui pourrait arriver faute d’enseignement. Nous avons en outre mis sur pied des sessions d’encadrement des fiancés. Cette formation est en passe de devenir une école. Les candidats au mariage y passent neuf mois. Nous leur enseignons la vision du mariage selon les « réalités africaines ». De nombreux modules leur sont présentés : la vision du mariage, la gestion de l’argent ou la gestion de la belle-famille. A ce jour, nous avons formé près de 150 couples. Et les retours sont très encourageants. Je travaille aussi actuellement avec un autre groupe de plus de 250 personnes autour d’une formation sur le thème de la réconciliation.

La formation et un authentique discipulat au Seigneur Jésus-Christ, est-ce la manière la plus efficace de lutter contre le djihadisme dans les Églises en Afrique francophone ?

C’est vraiment d’un authentique discipulat dont l’Église a besoin. Nous ne l’avons jamais connu. Si quelqu’un se proposait de nous aider, il devrait considérer cet aspect, avec pour objectif un retour d’ici 10 à 20 ans à la base biblique. Il le faut vraiment pour vivre une foi authentique, sinon l’Église ira de mal en pis, parce qu'aujourd'hui les Églises sont remplies de gens qui n'ont plus aucune valeur chrétienne. Ils vont seulement à l’église pour copier ce qu'ils voient sur les médias non chrétiens.

Propos recueillis et mis en forme par Zenabou Ndocki (Cameroun) et Serge Carrel (Suisse)

  • Encadré 1:

    Augustin Ahoga en bref

    Ahoga Augustin couvAugustin Ahoga est un pasteur béninois qui s’est formé à la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine (F). Il a obtenu un PhD à SATS en Afrique du Sud. Secrétaire régional des Groupes bibliques universitaires de l’Afrique francophone (IFES-Afrique francophone) pendant plusieurs années, il enseigne aujourd’hui l’Ancien Testament et les Religions traditionnelles africaines (RTA) dans différentes institutions de formation. Il a publié des commentaires bibliques sur Nahum et Jonas. Il est également le directeur de la publication du livre : « Du Temple à la cité. Quand l’Église africaine pense le développement », Cotonou, PBA, 2018, 452 p.

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