Après avoir signé la charte « Ensemble Contre les Comportements Transgressifs » (ECCT) du Réseau Evangélique Suisse (RES), la FREE a élaboré un document de base à destination des Églises visant à prévenir et à gérer les situations d'abus au sein de la FREE : abus spirituel, sexuel, abus de pouvoir, violences conjugales etc. Ce document a été envoyé aux Églises le 14 mars, et celles-ci ont jusqu'au 30 septembre pour le parapher.
« Un seul cas d’abus peut jeter le discrédit sur l’ensemble des Églises évangéliques »
Si la FREE n'oblige pas les communautés à le signer, elle le recommande fortement : « Un seul cas d’abus peut jeter le discrédit sur l’ensemble des Églises évangéliques, relève Nirine Jonah, membre de la direction, responsable Théologie, Pastorale et Éthique de la FREE et auteur du document. Par sa signature, l’Église bénéficie de la protection et de l’accompagnement de notre fédération en cas d'abus, notamment face aux médias. »
Depuis l’envoi de ce document de base intitulé « Lutte contre les comportements transgressifs », Nirine Jonah a reçu des retours positifs de plusieurs Églises, exprimant soit leur intention de signer le texte, soit leur souhait d’en comprendre plus précisément les implications. Il a élaboré le document en consultant une dizaine de personnes dont un juriste. Le texte a été validé par les instances de la FREE le 3 mars et les principaux éléments ont été présentés lors de la journée FREE du 8 mars à Vaumarcus, et lors de la Rencontre Générale du 5 avril, à Bienne.
Mettre en œuvre des actions de prévention
En paraphant ce document, les Églises s’engagent notamment à mettre en œuvre des actions de prévention contre les comportements transgressifs. « Elles peuvent, par exemple, organiser un temps de prière ou une prédication sur ce thème, rendre visible leur engagement au sein de la communauté, ou encore encourager leurs responsables à suivre les formations proposées par la FREE. Les Églises conservent une pleine liberté quant aux modalités d’application », précise Nirine Jonah.
Cet engagement s’accompagne également de mesures concrètes élaborées par la FREE pour renforcer la vigilance et la protection au sein des communautés. Depuis la mise en œuvre de ce document de référence, tous les employés rémunérés de la fédération sont par exemple tenus de fournir préalablement un extrait de casier judiciaire (normal et parfois spécial selon les cas). Ce qui est déjà le cas pour les moniteurs et monitrices de l’enfance. En effet, d'après la charte du moniteur de l'enfance, ceux-ci doivent d’ores et déjà présenter un extrait spécial de casier judiciaire vierge (les frais pouvant être supportés par l’Église). Quant à la charte du responsable jeunesse, elle est en cours d’élaboration.
Deux adresses courriel déjà opérationnelles pour des signalements
Dans cette même dynamique de responsabilisation et de transparence, des dispositifs concrets ont également été mis en place pour faciliter les signalements d'abus. Deux adresses de courriel sont déjà opérationnelles : « stopabus@lafree.ch » pour un signalement à l’interne de la FREE ou « signalement-externe.abus@lafree.ch » au cas où la personne plaignante soupçonne un risque de partialité au sein de la fédération. Les personnes sont encouragées à utiliser un formulaire de signalement qui se trouve à la fin du document de base ou qui peut être demandé à la FREE.
« L'Église devrait être l'endroit le plus sécurisé du monde »
Par ces démarches, la FREE exprime sa volonté – au nom de l’Évangile – de contribuer à ce que chaque Église ou instance de la fédération soit un lieu où chacune et chacun se sente en sécurité, un lieu qui rayonne et soit «sel de la terre» (cf. Matthieu 5.13), à l’instar de sa vision «Ensemble, pour partager l’amour de Jésus-Christ avec chacun». «L'Église devrait être l'endroit le plus sécurisé au monde», conclut Nirine Jonah.