J’ai eu une enfance normale, dans une famille aimante, entourée de parents attentionnés, avec une scolarité normale. Très sensible au regard des autres, je souhaitais m’intégrer dans le monde qui m’entourait, plaire à mes amis, à ma famille, sans faire de vagues, en fuyant les conflits. Je cherchais l’acceptation, l’amour et la valorisation dans le regard que les autres me portaient, et je voulais absolument être libre de faire ce que je voulais, quand cela me plaisait, tout en étant aimée de ceux qui m’entouraient.
Chercher l’amour inconditionnel dans le regard des hommes
Jusqu’à l’âge de 30 ans, j’ai cherché un amour inconditionnel dans le regard des hommes. J’avais envie d’être aimée sans limite, et je cherchais tous les moyens pour y arriver. Je mentais, je manipulais, je trichais. Je consommais sexe, drogue et alcool, et je cherchais mes propres limites ainsi que celles des autres.
Pourtant, je n’aimais pas les gens. Blessée, écorchée, cachée derrière une façade dure, froide et distante que je montrais à ceux qui m’entouraient, je souffrais de ne pas pouvoir être en contact plus intime et intense avec les autres. Je me méfiais, je jugeais tout le monde et je n’hésitais pas à médire des gens que je côtoyais.
En 2007, alors que j’étais embourbée dans une relation sans avenir, j’ai tenté de me suicider avec de l’alcool et de la drogue, car la souffrance était trop intense et insupportable. Il m’a fallu quelques années pour me remettre psychologiquement de cette tentative de suicide.
Elle lève la main sans trop savoir !
En 2010, un collègue m’a proposé de venir dans son Eglise. Ils y ont fait un appel, demandant si on voulait donner notre vie à Jésus. J’ai levé la main, sans trop savoir ce que ça voulait dire ni quelles en étaient les conséquences. Sur le moment, je n’ai rien ressenti de particulier.
J’ai fréquenté l’Eglise de ces amis pendant quelques semaines, mais je me sentais tellement coupable du style de vie que je menais, honteuse de ce que j’avais fait, que je n’arrivais pas à rencontrer les personnes de cette communauté sans me sentir mal à l’aise par rapport au regard qu’on pouvait me porter.
J’ai passé environ 5 ans dans une sorte de « désert », sans fréquenter de chrétiens, en vivant ma vie, surtout dans la solitude, mais je priais tous les soirs en allant me coucher. Pendant ces 5 ans, j’ai changé en profondeur... Je suis passée par des moments difficiles, mais après ce temps, c’est comme si une nouvelle vie s’était développée en moi. J’ai appris à m’aimer, à marcher à contre-sens de la société et à ne pas avoir besoin des autres pour savoir qui je suis.
Regarder les autres différemment
Maintenant, je n’arrive plus à mentir, et il m’est difficile de jurer. J’aime les gens et je vois leur potentiel, ce que Dieu a mis de meilleur en eux. Je suis pleine de vie, pleine de joie, pleine d’amour, et cela déborde surnaturellement de moi. J’ai un très grand enthousiasme communicatif. Je sais qui je suis, quelle est mon identité propre, et je n’ai plus besoin que les autres me disent ce qu’ils pensent de moi, comment ils me perçoivent ni ce qu’ils apprécient en moi.
Cet amour inconditionnel que j’avais cherché pendant tant d’années, je l’ai enfin trouvé avec Jésus. Le vide que j’avais dans mon cœur a été comblé. La souffrance et la solitude profonde que je ressentais ont disparu et ont été remplacées par un amour puissant, chaud, fort, qui me donne le sourire tous les jours.
Aimée pour toujours
En 2015, je suis retournée à l’Eglise, et j’y ai retrouvé une famille qui m’y attendait. Je me suis découvert de nouveaux dons et je suis heureuse de les mettre au service de ma communauté et de mes amis. J’ai aussi ressenti un appel puissant pour les plus démunis, les plus pauvres, ceux qui sont dans le besoin.
Maintenant, je sais que je suis aimée et que je le serai toujours. Je sais que, quoi que je fasse, quoi que je dise, j’aurai toujours un Père qui m’aimera et qui prendra soin de moi. Un chemin s’ouvre à moi, des choses incroyables, surnaturelles et magnifiques m’y attendent. Dans les moments difficiles, une conviction m’habite : un Sauveur est là pour me soutenir, m’encourager et me réconforter. Et tout cela a un sens.
Véronique Lambelet