A l'heure où nous vous écrivons, le Liban est pris en otage et le quitter par l'aéroport est impossible. Les routes ont été fortement endommagées, le prix du passage en Syrie est multiplié par 20 et dangereux... Reste l'évacuation par bateau organisée par les ambassades, évacuation négociée avec Israël dont la marine a déjà bombardé les trois ports principaux du Liban. Que se passera-t-il une fois les étrangers évacués? Espérons qu'alors une solution négociée mettra un terme à cette guerre absurde. Déjà tant de destructions en si peu de jours... et tant de réfugiés à travers tout le Liban et jusqu'en Syrie.
Les activités de Tahaddi se poursuivent
Le quartier de Hay 'al Gharbé où se trouve le travail de Tahaddi est en zone de bombardements, mais aucune bombe n'y est tombée. Le quartier est pratiquement vidé de ses habitants. Le dispensaire est fermé jusqu'à nouvel ordre. L'école est fermée pour les vacances, mais des activités étaient organisées deux fois par semaine en attendant le camp qui devait commencer le 24 juillet... Annulé.
Ainsi, à la violence au quotidien dont faisait état notre lettre de nouvelles, s'est ajoutée la guerre. Merci de prier pour les habitants, pris en otage entre fanatiques de tous bords. Certains ont tout perdu, d'autres se demandent comment ils vont pouvoir continuer à vivre alors que l'économie du pays est à terre.
La banlieue de Mansourieh où nous habitons n'est pas touchée par les combats. On sursaute au bruit des bombes ou on est réveillés par les avions, le franchissement du mur du son ou les bombardements...
La prison est à Beyrouth, les bombardements sont très forts, mais cette région n'a pas été touchée et nous continuons à visiter les femmes qui sont dans une situation très difficile. Elles ne reçoivent presque plus de visites et l'enfermement est angoissant dans de telles circonstances.
Accueil des réfugiés
Tahaddi se rend utile aussi dans une école évangélique qui a accueilli quelque 400 réfugiés venant des banlieues de Beyrouth touchées par les bombardements. Presque toutes les écoles du Liban ont ouvert leurs portes pour l'accueil des réfugiés. Agnès voit les malades et ceux qui ont besoin d'un traitement continu. Les pharmacies sont en rupture de stock de tranquillisants...
Catherine, avec une équipe, a proposé l'organisation d'activités pour les enfants qui s'ennuient à mourir depuis 6 jours, car il n'y a rien à faire ni aucun jeu ou jouet à leur disposition.
Le travail de Tahaddi continue donc et le dispensaire et l'école rouvriront dès que possible. Les enfants sont de toute façon en vacances jusqu'à la fin du mois de septembre. Nous préparons activement l'année scolaire prochaine et prions pour que les enfants de l'école, dont nous avons perdu la trace en ce moment, soient en sécurité là où ils ont pu se réfugier.
Continuez donc à nous soutenir par vos prières, votre amitié, vos courriels, vos SMS, vos appels téléphoniques et vos dons, afin que nous puissions servir toujours mieux cette population qui sortira meurtrie physiquement, matériellement et psychologiquement de ce triste été 2006.
Catherine Mourtada et Agnès Sanders pour l'équipe Tahaddi
Pour des nouvelles plus complètes de notre travail, cliquez sur le lien: http://www.tahaddilebanon.org/francais/nouvelles.html.