« J’espère avoir transmis à Tatiana que l’espérance est plus forte que tout, même si on se retrouve parfois avec des détresses terribles, à se dire que tout est foutu. C’est-à-dire que la vie trouve des chemins que nous, nous ne trouvons pas forcément. La vie avec un grand V. Quelles que soient nos convictions, nos croyances, notre foi ou pas. »
Enfance bafouée
Et la pasteure de parler de l’enfance de cette jeune femme de presque 18 ans comme d’années bafouées, abimées, massacrées. Mais Tatiana et ces autres jeunes placés en foyer font preuve de plus de résilience que d’autres, estime-t-elle. Et la ministre de rappeler les mots que Tatiana lui avait dits, comme quoi elle n’était pas de ceux qui se « laissent écrouler ». Depuis une année, la jeune orpheline s’est pourtant retrouvée souvent seule dans la chambre de son foyer pendant que ses colocataires partaient le week-end auprès de leurs parents.
Debout
Ses 18 ans ? Une étape que Tatiana redoute. « Parce que c’est l’année où tu prends un peu ton envol, où tu sors plus. Alors c’est un peu compliqué pour moi. Surtout que cela fait un bon moment que je suis en foyer, entourée de jeunes en difficulté et qu’avec des éduc’. » Sur les deux chevilles de la jeune femme, les dates de naissance tatouées de ses deux parents. « Elle a décidé de porter son père et sa mère dans sa chair au-delà de leur mort, commente Roselyne Righetti. Elle se tient debout avec cette inscription sur ses pieds, c’est très fort, symboliquement parlant. »
Confiance, fidélité et amour
Hors micro, la pasteure énumère trois mots qui la lient à Tatiana : confiance, fidélité et amour. « Les trois sont interdépendants. Tatiana, qui fait partie de ce monde qui ne va pas très bien, doit savoir que j’ai fait, en ce qui la concerne, un contrat de non-abandon. »
Gabrielle Desarzens
Une émission à écouter dans Hautes Fréquences