« Il y a dans le judaïsme toujours un mouvement vers quelque chose que l’on attend encore. Ce n’est pas un hasard si l’on parle de juifs errants. Ce n’est pas négatif. Ce sont de Juifs qui n’ont pas encore leur place, car leur vraie place, elle est en Dieu. Elle est dans une plénitude que Dieu seul peut offrir. » Interrogée par Hautes Fréquences sur RTS La Première, Marie-Armelle Beaulieu vit elle-même à Jérusalem, où elle assure la rédaction en chef de Terre sainte magazine depuis 2008. Elle poursuit : « ‘L’an prochain à Jérusalem’, cela ne veut pas dire que l’on va y être géographiquement. Cela veut dire que l’on est encore dans une Jérusalem à bâtir, et à recevoir. Mais pas la Jérusalem physique, celle que l’on s’arrache aujourd’hui, celle pour laquelle on se bat encore, celle qui nous divise ; non : il s’agit de la Jérusalem de Dieu. J’aime tellement dans le judaïsme cette tension vers Dieu, et vers ce que Lui est capable de nous donner de meilleur encore ! »
Suivre la colonne de fumée…
Est-ce que seuls les Juifs auraient compris cela ? « J’ose espérer qu’il n’y a pas que les Juifs, s’exclame Marie-Armelle Beaulieu. Mais une chose est sûre : c’est que c’est inscrit dans le judaïsme. Comme s’il ne fallait jamais s’installer. On ne peut d’ailleurs jamais s’installer complètement puisque l’on doit tout recevoir de Dieu. Et que Lui nous mènera où il veut, comme Il veut, quand Il veut. » Et cette femme originaire de France d’indiquer qu’Abraham a dû voyager. Que Moïse a dû aller vers la terre promise. Que les Juifs ont dû retourner en Israël. « Mais ce n’est pas encore fini. Cette « désinstallation » est permanente pour que Dieu s’installe davantage. Voilà, c’est encore la colonne de fumée dans le désert qui nous précède et que l’on suit… ‘L’an prochain à Jérusalem !’ »
Gabrielle Desarzens