Les œuvres d'entraide demandent aux banques suisses d'abandonner les spéculations sur les aliments. Ces placements, pratiqués par une dizaine d'établissements helvétiques, ont des répercussions sur les prix des produits agricoles, au détriment des plus démunis, dénoncent les deux ONG. L'exercice de spéculation provoque notamment une flambée des prix dans de nombreuses parties du monde, où les habitants ne peuvent plus s'approvisionner en denrées de base.
Les banques suisses proposaient à fin juin des investissements dans les produits agricoles d'une valeur totale de 3,6 milliards de francs, ont indiqué mardi 17 septembre Pain pour le prochain et Action de Carême. Selon Yvan Maillard Ardenti, chargé de politique de développement à Pain pour le prochain, le phénomène a débuté avec la crise financière dès 2007. Les investisseurs ont perdu des plumes notamment sur le marché de l'immobilier et cherché de nouvelles possibilités de placement rentables, notamment dans les denrées alimentaires.
Credit suisse à l'index
Dans le cadre d'une action en ligne, les deux grandes organisations d'entraide invitent les consommateurs suisses à protester par exemple auprès de Brady Dougan, le patron de Credit suisse. Cette banque est en effet le premier prestataire de ce genre de fonds, avec un volume de 2,4 milliards de francs, selon le calcul des deux organisations.
Le numéro deux bancaire helvétique rejette toutefois les accusations portées par les deux organisations. L'établissement fait marche arrière depuis plusieurs mois déjà sur ces investissements, relève Jean-Paul Darbellay, son porte-parole pour la Suisse romande. « Les placements faits sur les denrées alimentaires ne seront plus proposés quand ils arriveront à échéance », a-t-il notamment déclaré.
Impossible cependant de préciser la durée de l'échéance...
Gabrielle Desarzens
Infos sur cette action avec l'étude complète sur les « Investissements des banques suisses en matières premières agricoles ».
Voir aussi la campagne de StopPauvreté Exposed qui touche aussi ce genre de problématiques.