« A 16 ans, dans un groupe de jeunes chrétiens, j'ai saisi quelque chose de la grâce, se souvient Béatrice Marceau-Ziswiler. J'ai été touchée par l’œuvre de Jésus et l'idée que Dieu a un plan pour chacun. » Trente-quatre ans plus tard, la grâce est encore au cœur de son changement d'orientation, puisqu'elle vient de quitter un engagement au Sénégal pour démarrer comme assistante pastorale à mi-temps dans l’Eglise évangélique des Ecluses (FREE), à Bienne.
Issue d'une famille lucernoise, Béatrice a passé son enfance à Köniz, Willisau et Bienne. « J'allais à l'Eglise catholique avec mes parents, se souvient-elle. Cela m'intéressait, mais je cherchais plus. » Lorsqu'elle fréquente un groupe de jeunes chrétiens à Nidau, près de Bienne, Béatrice est touchée par la convivialité qui y régne, mais aussi par l'accueil et la providence de Dieu à son égard. « J'étais un peu marginale dans ma classe d'école, se souvient-elle. Mais dans ce groupe, j'ai été pleinement acceptée par les autres, et cela a changé ma manière de voir la vie. »
Rapidement, Béatrice a pris confiance en elle-même. Elle a exercé des responsabilités dans ce groupe et découvert qu'elle avait des dons pour l'organisation. Après avoir suivi une Ecole de disciples de Jeunesse en mission, elle a participé au congrès Mission 87, à Utrecht, aux Pays-Bas. « Mon appel missionnaire s'est confirmé là-bas », se souvient-elle.
Béatrice a terminé sa formation d'infirmière et s'est engagée sur le bateau-hôpital Anastasis de Jeunesse en mission, afin d'y exercer son métier. « Mais j'ai reçu une lettre de Jeunesse en mission me demandant de venir travailler au bureau de Lausanne, explique notre infirmière. Dieu avait touché mon point faible : mon côté aventurier en a pris un coup ! J'ai beaucoup lutté contre cette demande avant d'accepter. » Ensuite, entre le moment de son acceptation et celui de son entrée en fonction, un poste d'infirmière s’est ouvert sur l’Anastasis.
Dieu, malgré mes limitations
Lors d'une escale à Dakar, au Sénégal, Béatrice participe à la fondation d'un dispensaire. Elle ne sait pas qu'elle reviendra y travailler quelques années plus tard, d'abord en charge des consultations, puis de l'administration. Mariée en 1999 à Jacques Marceau, un Ivoirien, Béatrice collabore dès 2007 au projet Perspective Sénégal en faveur d'enfants en situation de vulnérabilité.
La famille Marceau a décidé de vivre une nouvelle étape en Suisse. Béatrice a été engagée comme assistante pastorale à mi-temps par son Eglise, celle des Ecluses à Bienne. Elle y accomplira un ministère d'accueil, de visites – surtout auprès des femmes et des aînés – et espère apporter les richesses d'une famille pluriculturelle dans une Eglise qui l'est aussi.
« Dieu a utilisé mon travail sans que je ne m'en rende toujours compte, malgré mes limitations, se réjouit Béatrice. Jamais je n'aurais pensé être capable de travailler en Afrique, moi qui aimais plus que tout ce qui est organisé et prévisible. Jamais je n'aurais pensé gérer un dispensaire ou une œuvre comme Perspective Sénégal. La grâce de Dieu et son œuvre dans nos vies m'impressionne. »