Le pasteur Helge Hohmann, expert en migration, estime tout d’abord que si le nombre de migrants qui se font baptiser augmente, ce n’est ni parce que l’Eglise intensifie sa démarche d’évangélisation, ni parce qu’ils pensent que cela facilitera leur demande d’asile. Selon lui, il s’agit d’une simple opération mathématique : le nombre de migrants augmente, donc le nombre de baptêmes aussi.
Mais ce responsable de l’immigration pour la paroisse de Schwete, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie invite les Eglises à imposer une préparation très rigoureuse à tout réfugié souhaitant le baptême. Car d’une part, les migrants nouvellement baptisés seront peut-être refoulés. Or, dans une nouvelle de l’agence Protestinter diffusée jeudi 17 mars, il rappelle que dans certains pays, un musulman qui se convertit au christianisme risque la peine de mort : l’islam ne conçoit en effet pas de droit à la conversion, ce qu’on appelle l’apostasie.
Le danger réside d’autre part dans les pays d’accueil : le pasteur souligne que des migrants qui souhaitaient se faire baptiser se sont sentis menacés dans leur centre d’hébergement.
Discrimination religieuse
La discrimination religieuse suit ainsi les migrants jusqu’en Europe. Car ils sont nombreux à fuir ce type de persécution… qu’ils retrouvent là où ils ne s’y attendent pas ! C’est ce que révèle l’enquête menée le mois dernier par des journalistes de l’agence World Watch Monitor dans le camp pour migrants de Grande-Synthe, à Dunkerque, dans le nord de la France. Un Iranien converti au christianisme y avait été assassiné fin 2015 et plusieurs autres attaqués à l’arme blanche. Michael Barton, responsable de Portes Ouvertes France, un organisme qui soutient les chrétiens qui vivent sous la menace à cause de leur foi, avait alors indiqué que « les autorités doivent assurer une liberté de croyance dans les camps. » Il est totalement inacceptable que quelqu’un perde sa vie pour sa foi en France, avait-il ajouté.
Gabrielle Desarzens
Une chronique à écouter sur RTS Religion