Le pasteur ukrainien Elisey Pronin, accompagné de son épouse, s’est exprimé jeudi 3 septembre lors d’une conférence organisée par l’Eglise évangélique du Figuier (FREE) à Tramelan.
La situation dans l’est de l’Ukraine
Le conférencier ne s’est pas embarrassé de détails superflus pour décrire ce qu’il a vécu dans son pays ces dernières années. Vivre au cœur de la souffrance, de la guerre, de la mort et des privations en restant engagé pour secourir les personnes également éprouvées exige la maîtrise de ses émotions.
Dans l’est de l’Ukraine, rien n’est plus comme avant le 22 juillet 2014. C’est à ce moment-là que, selon les mots du pasteur, de « mauvais garçons » de Pervomaysk reçurent des armes et de la munition des Russes pour déclencher une guerre dévastatrice dans la ville qu’habitaient depuis plusieurs années Elisey et sa famille. Evitant de s’engager sur le terrain politique, il a poursuivi son intervention en mettant l’accent sur les réalités douloureuses qui furent imposées à la population.
Avant juillet 2014 et après
Avant : il était pasteur de la plus grande Eglise de Pervomaysk, une communauté forte de plusieurs centaines de membres. Celle-ci était fortement engagée pour secourir, entourer et apporter de l’aide à des personnes de tous âges, dans toutes sortes de situations de détresse.
Les cultes étaient vivants, les jeunes pouvaient s’y exprimer de multiples façons et des camps de vacances rendaient leur vie captivante. De nombreuses personnes prisonnières d’addictions telles que l’alcoolisme découvrirent le chemin de la délivrance. L’Evangile n’était pas uniquement annoncé mais surtout transmis par le vécu.
Après : bombardés, habitants des immeubles détruits, privés d’eau, d’électricité, de nourriture, de médicaments et de moyens de déplacement, nombre de personnes durent s’enfuir pour sauver leur vie. Elisey et son équipe ont participé à l’évacuation. Actuellement, deux millions d’Ukrairiens de l’est se sont réfugiés à l’ouest du pays.
L’orateur a remercié les donateurs de Suisse qui, au travers de l’Aide aux Eglises dans le Monde (AEM), n’ont jamais cessé de se montrer solidaires avec lui et avec ses collaborateurs.
Charles-André Geiser