« Depuis plusieurs années, je cogère avec une amie les réseaux sociaux du « Collectif I Respect Women ». Dans ce cadre-là, nous avons eu à cœur de faire un projet de vidéos de témoignages où des femmes parleraient de violences émotionnelles, physiques et/ou sexuelles qu’elles ont subies. Six femmes ont accepté de raconter courageusement leur histoire. L’une d’elles, 21 ans, menue, le cheveu blond et court, a expliqué avoir été victime de deux agressions sexuelles, dont l’une à l’âge de 7 ans. Comme la grande majorité des personnes dans un tel cas de figure, elle s’est sentie responsable et coupable de ce qui lui était arrivé. C’est pour cela qu’elle n’en avait jusque-là jamais parlé et voulait juste oublier ce qui s’était passé. Mais cauchemars nocturnes et bribes de souvenirs en flashs ont commencé à la perturber. Elle s’est alors tournée vers l’alcool, les drogues, a même souhaité la mort… jusqu’à ressentir comme tout à nouveau la présence de Dieu à ses côtés. Elle fait alors une démarche de pardon, et assure que celui-ci lui a permis de tourner la page sans pour autant renier ce qu’elle a vécu. Elle explique avec ses mots comment elle est passée de l’obscurité la plus totale à la Lumière : son histoire bouleversante, révoltante mais aussi pleine d’espoir, m’a prise aux tripes. Quelle force, quel courage, quelle résilience. Et quel Dieu !
Dieu restaure, guérit…
» Dans sa bouche, pas d’animosité, de rancœur ou de colère. Le harcèlement et l’abus ne doivent pas être banalisés. Jamais, Mais en entendant cette femme plus jeune que moi, j’ai eu une révélation du sens profond du mot ‘résilience’. En effet, je connaissais la définition psychologique de ce concept, celle donnée par le psychiatre Boris Cyrulnik, pour qui la résilience est la « capacité pour un individu à faire face à une situation difficile ou génératrice de stress ». Néanmoins, à travers ce témoignage, le terme a pris une autre dimension. J’ai compris deux choses. Premièrement, que la résilience ne vient pas de nous, mais de Lui. C’est quelque chose que Dieu met en nous. Nous sommes résilient-e-s car Il nous rend résilient-e-s. Deuxièmement, que non seulement Dieu nous donne les moyens de surmonter les obstacles sur notre chemin, mais qu’Il vient aussi nous restaurer et nous guérir. Il nous relève et nous rend plus fort-e-s. N’est-ce pas d’ailleurs le message central de Noël : Emmanuel, Dieu parmi nous ? Dieu avec nous ?
… et renouvelle nos forces !
» Curieuse d’en savoir un peu plus sur la résilience, je suis allée regarder ce que la Bible en dit. Ce concept, relativement récent, n’y apparaît évidemment pas noir sur blanc. Cependant, si on lit entre les lignes, on réalise que ce thème traverse la Bible. En effet, dans Habakuk 3:19, Ésaïe 40:29 ou encore Psaume 28:7, pour ne citer que quelques passages, il est dit que Dieu renouvelle nos forces lorsque nous sommes à bout. Une vie avec Dieu et en Dieu serait donc une vie qui permet et favorise la résilience. Cette prise de conscience m’a fait du bien à plus d’un titre. Elle m’a permis de changer le regard que je portais sur 2020. Plutôt que de subir cette année et de me mettre en mode ‘survie’, j’ai compris qu’en me remettant à Dieu, Il me donnerait la force d’aller de l’avant. J’ai aussi réalisé l’importance de garder en tête le lien entre la ‘résilience’ et la promesse d’éternité. En effet, comme il est dit dans Hébreux 10:35-36, ce qui nous permet de faire face aux difficultés dans nos vies c’est de savoir que notre vie ne se résume pas à notre vie terrestre. Alors que nous nous préparons à célébrer la venue de Jésus, cette période de l’Avent ne serait-elle pas l’occasion de laisser Dieu demeurer pleinement en nous, de Lui laisser toute la place ? Mais aussi de se rappeler qu’il y a plus de 2'000 ans, Il nous a offert le cadeau de la vie éternelle, soit l’assurance de vivre à ses côtés pour toujours, là où la souffrance et la douleur ne sont plus. »
Lisa Zbinden