« Faire de la politique, c’est travailler avec les gens, pour les gens ! » Laurent Wehrli est syndic de Montreux depuis le 1er juillet dernier. Ce membre de l’Eglise évangélique la Chapelle à Clarens (FREE) est un passionné de la chose publique. Député PLR au Grand Conseil vaudois depuis 10 ans, il est aussi président de la Fédération suisse des sapeurs pompiers, président de Pro Familia Suisse et de plusieurs autres associations.
A l’écoute de la population
A 46 ans, ce journaliste de formation se veut d’abord un homme politique de proximité, à l’écoute de la population. « Un syndic doit être accessible, lâche-t-il. La porte de mon bureau est toujours ouverte. Les gens peuvent me joindre sur mon portable et je suis même sur Facebook. » Pendant les 100 premiers jours de son mandat de syndic, Laurent Wehrli a tenu chronique quotidienne sur Facebook. Un exercice intéressant pour les amis et les proches, mais aussi périlleux parfois. Il offre aux mécontents la possibilité de dire son fait au syndic, dans le feu de leur colère. Pour exemple, une habitante de Montreux s’est plainte de l’installation d’une grue en pleine nuit et du bruit qui l’empêchait de dormir. « Le dialogue est fondamental pour un homme politique, commente Laurent Wehrli. Facebook stimule cette immédiateté du contact qui permet à tout un chacun d’exposer des choses moins sympathiques parfois ! »
Toujours le « feu sacré »
Laurent Wehrli ne reste pas confiné dans sa commune ou son canton. L’homme est attiré par la dimension internationale de Montreux. Il voyage pour représenter sa ville au quatre coins du monde : à Kinshasa pour transmettre le flambeau de ville organisatrice du Sommet de la francophonie, au Japon pour entretenir les liens avec une ville jumelle, à Bruxelles pour parler Europe et communes… « Le tourisme, vous savez, c’est une affaire d’être humains avec des êtres humains. Si un syndic se déplace dans un salon professionnel, les responsables de celui-ci vous accueillent officiellement… et ces officialités rejaillissent sur la notoriété de ma ville et sur la promotion touristique. Il faut entretenir son réseau. De plus rien ne remplace le contact de personne à personne ! »
Que ce soit au plan communal, cantonal ou associatif, l’homme ne compte pas ses heures ! « En politique, on donne, on donne… Et j’ai le feu sacré parce que cela apporte notamment la satisfaction de travailler pour les autres ! » Même s’il a parfois le sentiment d’avoir le « nez dans le guidon », Laurent Wehrli souhaite garder un peu de réserve pour analyser ce qui se passe et pouvoir dire stop au bon moment.
Décliner la valeur chrétienne du service en politique
Père de 5 enfants, Laurent Wehrli envisage son engagement multi-facettes comme un service. « Certains s’engagent dans le monde de la santé, d’autres deviennent ‘faiseurs de tente’, explique-t-il. Moi, je m’engage en politique et j’essaie d’incarner dans ce monde-là la dimension chrétienne du service ! »
Pour nourrir le ressort intérieur de cet engagement prenant, Laurent Wehrli considère que le culte de son Eglise locale lui apporte beaucoup. « J’essaie d’être régulier au culte, confie-t-il. C’est un moment de la semaine qui m’apporte beaucoup. » La prière constitue aussi pour lui un moyen de se ressourcer. La sienne bien sûr, mais aussi celle des autres qui intercèdent pour le monde politique. « Le fait de mieux connaître certaines personnes en responsabilités politiques ne peut qu’inciter les chrétiens à davantage prier pour elles. Pas seulement de manière formelle, mais aussi en s’intéressant à ce qu’elles sont, à ce qu’elles font, aux sujets sur lesquels elles travaillent… Un tel intérêt permet de nourrir concrètement la prière et de la renforcer. »
Pour Laurent Wehrli, les évangéliques ont un rôle à jouer en politique… mais aussi dans la vie d’une commune. Il est toujours réjoui de voir les Eglises catholique, réformée et évangéliques de Montreux s’impliquer dans une veillée de Noël pour les isolés, avec l’appui financier de la commune, ou dans un moment spirituel à l’occasion du Jeûne fédéral. « Ce sont là de très beaux signes où les chrétiens se retrouvent ensemble à agir pour le bien de la société ! »
Serge Carrel