Devant un auditoire plein, le Dr Arnold Probst a souligné que la formation médicale du personnel soignant laotien était très sommaire et théorique. « Nous avons créé un groupe de formateurs, a-t-il expliqué à l’aide d’une présentation schématique au vidéoprojecteur. Et un groupe aussi pour réparer le matériel défectueux. » Son intervention est intervenue derrière notamment une bienvenue du Conseiller d’Etat vaudois Pierre-Yves Maillard.
Valorisation des expériences de terrain
La toute nouvelle publication de la FEDEVACO est née sous l’impulsion d’un jeune médecin, Killian Scartezzini, qui a atterri à Madagascar en 2013. Celui-ci est alors mandaté par le Service civil pour y ouvrir un centre de santé. L’aventure l’amène à préparer l’approvisionnement en eau, en électricité, organiser la pharmacie, engager une équipe soignante... A chaque étape, il improvise, fait « au mieux », s’adapte aux réalités locales... et cumule une succession d’expériences qu’il a voulu valoriser. Existe-t-il de bonnes pratiques pour ouvrir un dispensaire ? Quels sont les pièges à éviter ? Comment répondre aux attentes des populations concernées ? S’il a au départ voulu rédiger un texte à l’intention des petites ONG qui souhaitent ouvrir un centre de santé, il croise le chemin de Laurent Lob, médecin conseil à la FEDEVACO, et le texte s’est étoffé pour devenir un ouvrage de référence de 182 pages.
La formation à l’honneur
C’est une fiche pratique issue de son expérience de terrain qu’Arnold Probst y a rédigée. Il y explique le rôle central d’un groupe de formateurs dans l’amélioration des soins prodigués au Laos. « Dans le sud du pays, une grande partie de la population vit dans des zones reculées et montagneuses. Les routes d’accès aux villages ne sont pas goudronnées et sont impraticables pendant les périodes de pluie. Pour les habitants, se rendre dans un hôpital provincial est très difficile. (...) Il existe des hôpitaux de district et des centres de soins dans certains grands villages, mais leur fréquentation est faible ». En cause : notamment la mauvaise qualité des soins prodigués, le manque de matériel de diagnostic et le mauvais entretien de ce dernier. Le manque de soignants est également un problème. C’est dans ce contexte qu’Arnold Probst a retroussé ses manches. Depuis deux ans, il améliore la formation du personnel des centres de soins.
Ces formateurs sont maintenant reconnus et valorisés par les services de santé de l’État avec lequel le SFE travaille en étroite collaboration. Cette reconnaissance et cette collaboration sont essentielles pour un impact durable du projet.
Modèle retenu
Sylvie Balverde, secrétaire générale du SME1 qui soutient financièrement le projet avec des fonds de la DDC et de la FEDEVACO est très heureuse que le travail de cet envoyé ait été retenu comme modèle par la faîtière qui, rappelons-le, réunit une cinquantaine d’ONG. Après son séjour suisse, Arnold Probst repart en famille pour deux années supplémentaires au Laos.
Gabrielle Desarzens
1 Le coordinateur local du SME au Laos est le Service fraternel d’entraide (SFE).